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Au cœur des Alpes : et si l'eau venait à manquer ?

Du 4 au 24 février 2023, le village d’exposition d’Energy Observer Foundation prend quartier à Avoriaz. Objectif : sensibiliser aux enjeux de la transition énergétique et du développement durable, et exposer des solutions de mobilité et applications bas carbone. L’occasion de se demander comment protéger l’une des ressources clés des Alpes : l’eau.

Autour d'Avoriaz

Garantir l’accès de tous à l’eau. C’est l’un des 17 Objectifs de développement durable fixé par l’Organisation des Nations unies (ONU). L’un de ceux qui semblent parfois loin de notre quotidien. Et pourtant…

Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers s’accélère. En 2022, 6 % du volume total des glaciers suisses a été perdu. Alors que 2 % étaient jusqu’alors considérés comme une « perte extrême ». Les régimes de précipitations changent aussi.

“La réduction des quantités d’eau disponible et la fiabilité limitée de l’approvisionnement constitueront un problème majeur dans les décennies à venir.”

9e rapport sur l’état des Alpes, publié par la Convention alpine (Octobre 2022)

Résultat, la vie de quelque 170 millions de personnes vivant dans les Alpes et le long de certains des plus grands fleuves d’Europe — le Danube, le Pô, le Rhin ou encore le Rhône — pourrait être très bientôt affectée.

Le 9e rapport sur l’état des Alpes, publié par la Convention alpine en octobre dernier, note même que « la réduction des quantités d’eau disponible et la fiabilité limitée de l’approvisionnement constitueront un problème majeur dans les décennies à venir » si des solutions ne sont pas trouvées rapidement.

Une ressource autrefois abondante, mais qui se raréfie

Parmi les consommateurs qui pourraient se disputer la ressource, les stations et les villages alpins, bien sûr. Mais également de gros consommateurs d’eau plus en aval. Les agriculteurs qui l’utilisent pour l’irrigation de leurs champs. Ou les zones industrielles de Grenoble et d’Annecy, par exemple.

Il ne faut pas oublier non plus les centrales hydroélectriques. Elles pèsent parfois lourd dans le mix électrique des pays concernés. Environ 60 % de la production de la Suisse. Et elles produisent une électricité bas carbone dont tout le monde a besoin dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Mais le glacier d’Argentière, qui alimente le barrage d’Emosson (Suisse), par exemple, pourrait avoir disparu avant la fin de ce siècle. Et déjà en 2022, la sécheresse aidant, la production hydroélectrique italienne a chuté de presque 40 %.

La solution ? Les ingénieurs y réfléchissent. Ils envisagent par exemple d’élargir la gamme de fonctionnement des barrages à des débits plus faibles. Plus largement, il faudra imaginer, en concertation avec toutes les parties prenantes, des solutions d’adaptation aux changements du bilan hydrique à la fois dans les Alpes et autour des rivières alimentées par son eau. Et de toute urgence, réduire nos émissions de gaz à effet de serre pour préserver les glaciers restants et restaurer le régime de précipitations.