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COP26 : le monde nous regarde

12 ans après avoir porté la politique du changement climatique au plus haut niveau lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique ; 6 ans après l'Accord de Paris qui a mobilisé 196 pays pour intensifier les actions pour un avenir durable à faible émission de carbone, la COP26 a démarré ce dimanche 31 octobre à Glasgow. Que pouvons-nous attendre de cette conférence et quels sont les engagements annoncés par les participants ?

Tous les regards sont tournés vers les dirigeants de la planète

Depuis le premier jour de la COP26, un seul message a été transmis aux participants : il est temps d’agir.

Les chefs d'États sont invités à prendre les décisions nécessaires pour réduire notre empreinte carbone, mobiliser des fonds et soutenir notre capacité d'adaptation et notre résilience. Lors de l'ouverture de cette conférence très attendue sur le climat, le secrétaire général des Nations unies n'a pas manqué de souligner que nous nous dirigeons toujours vers une catastrophe climatique.

Antonio Gutteres a incité chaque dirigeant à prendre ses responsabilités, pour cesser de mettre en danger la biodiversité et notre santé. "Assez" a été son dernier mot, déclarant que l'échec n'est tout simplement pas une alternative.

“La COP26 est le moment où nous devons prendre des décisions en matière de changement climatique. Et nous le pouvons.”

Boris Johnson, Premier ministre britannique

“Notre planète nous parle, nous dit quelque chose, tout comme les gens partout dans le monde. L'action climatique est en tête de liste des préoccupations des gens, quels que soient les pays, les âges et les sexes. Nous devons écouter, nous devons agir et nous devons choisir avec sagesse. Au nom de ces générations et des générations futures, je vous exhorte : choisissez l'ambition, choisissez la solidarité, choisissez de sauvegarder notre avenir et de sauver l'humanité.”

Secrétaire Général des Nations unies, Antonio Guterres

Quels sont les enjeux de la COP26 ?

Si les récentes annonces d'actions climatiques ont pu donner l'impression que nous commencions à inverser le cours de la crise climatique, le Secrétaire général des Nations Unies rappelle qu'il n'en est rien. Les quatre dernières années ont été les plus chaudes que notre planète ait jamais connues. Et les effets dramatiques du réchauffement climatique sur notre écosystème ne cessent de s'aggraver ; nous sommes littéralement en train de creuser notre propre tombe.

La COP26 repose sur 4 grands objectifs :

  • Garantir l'objectif de zéro émission dans le monde entier d'ici le milieu du siècle et maintenir le seuil de 1,5 degré atteignable
  • S'adapter pour protéger les communautés et les habitats naturels.
  • Mobiliser des fonds.
  • Travailler ensemble pour mener des actions concrètes

La COP26 doit tenir ses promesses car pour le climat, le temps presse.

Que se passe-t-il en ce moment à la COP26 ?

Alors que les principaux dirigeants du monde entier se sont joints au sommet de Glasgow (mise à part les dirigeants russes et chinois), quelques mesures ont été déjà été adoptées.

  • Mettre fin à la déforestation

Plus de 100 dirigeants se sont engagés à stopper et à inverser la destruction de forêts et la dégradation des terres d'ici 2030.

  • L'engagement mondial pour le financement des forêts

La France fait partie de la coalition qui a mobilisé 12 milliards de dollars US pour un programme climatique de financement lié aux forêts entre 2021 et 2025. Ce financement est destiné aux pays forestiers qui font preuve d'une ambition accrue et prennent des mesures concrètes pour mettre fin à la déforestation au plus tard en 2030.

  • Un marché international pour les énergies renouvelables

Échanger l'énergie générée par le soleil, le vent et l'eau au-delà des frontières, afin de fournir une quantité d'énergie propre et abondante pour répondre aux besoins de tous les habitants de la planète : telle est l'ambition de la déclaration "Un soleil, un monde". Ces échanges ont déjà lieu dans le cadre d'accords bilatéraux et régionaux. Pourtant, cette déclaration vise à créer un réseau mondial plus interconnecté, d'où son nom : « Un soleil, un monde, un réseau »

  • Le programme Breakthrough

Le Royaume-Uni, avec une coalition de 42 leaders mondiaux, a lancé une initiative sans précédent en matière de technologies propres. Ce programme marque un engagement au niveau international au cours de cette décennie pour accélérer le développement et le déploiement des technologies propres et des solutions durables nécessaires pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, en veillant à ce qu'elles soient abordables et accessibles pour tous.

  • Un engagement mondial sur le méthane

L'Union européenne et les États-Unis ont établi un accord commun visant à réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % d'ici à 2030. Cette promesse pourrait marquer le tournant de cette COP, sachant que les émissions de méthane sont à elles seules responsables de plus d'un quart du réchauffement climatique mondial.

  • Soutenir la transition énergétique de l'Afrique du Sud

L'Afrique du Sud, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les États-Unis ont formé une alliance pour aider et soutenir l'Afrique du Sud dans sa démarche de décarbonation.

Qu'est-ce qu'une COP ?

Une Conférence des Parties (COP) est dirigée par la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques et réunit des délégations nationales, des dirigeants mondiaux et des organisations internationales, tout en accueillant le grand public. Son but est de transformer les ambitions du monde en actions en accélérant la collaboration entre les gouvernements, les entreprises et la société civile pour atteindre plus rapidement nos objectifs climatiques.

“Après tout, nous sommes les plus à même de résoudre le plus grand des problèmes qui existe sur terre. Nous comprenons maintenant ce problème. Nous savons comment arrêter la hausse des chiffres, et renverser la tendance.”

Sir David Attenborough

Pendant la COP, des négociations officielles et des compromis entre les parties présentes ont lieu. Mais elle est aussi l'occasion pour les délégués de se rencontrer pour des consultations informelles et de faire connaître leur position et leurs intérêts. L'objectif est de parvenir à un accord ou de sortir d'une impasse dans les négociations.

L'importance de l'accord de Paris pour le Climat

La COP21 à Paris a marqué un tournant, car elle a mobilisé 196 pays pour agir contre le réchauffement climatique. La limite de 1,5 degré a été fixée, et le déblocage de fonds pour atteindre ces objectifs a été déterminé lors de l'accord de Paris. L'importance de cet accord réside dans son objectif central, qui est de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en maintenant la hausse de la température mondiale de ce siècle bien en dessous de 2 degrés Celsius.

Photo de Victorien Erussard et Emmanuel Macron en 2018

Pourquoi la limite de 1,5 degré est un engagement important ?

L'engagement de 1,5 degré est crucial car chaque fraction de degré supplémentaire du réchauffement climatique entraîne des conséquences dramatiques sur notre écosystème. Un réchauffement planétaire de 2 degrés entraînerait des répercussions étendues et irréversibles sur l'homme et la nature. Un tiers de la population mondiale serait régulièrement exposé à de fortes chaleurs, ce qui entraînerait des problèmes de santé et un nombre infini de décès liés à la chaleur.

Plus concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?

La quasi-totalité des récifs coralliens d'eau chaude seraient détruits, et la banquise arctique fondrait entièrement au moins un été par décennie, avec des effets dévastateurs sur la faune et les communautés qu'elle fait vivre. Nous ne pouvons exclure la possibilité de déclencher une perte irréversible des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, ce qui entraînerait une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des prochains siècles.

À 1,5 °C, les répercussions seraient graves mais moins importantes. Le risque de pénurie de nourriture et d'eau serait moindre, la croissance économique serait moins menacée et les espèces menacées d'extinction seraient moins nombreuses. Les menaces pour la santé humaine liées à la pollution atmosphérique, aux maladies, à la malnutrition et à l'exposition à la chaleur extrême seraient également moins importantes.

C'est pourquoi chaque fraction de degré de réchauffement compte. Et c'est pourquoi nous nous efforçons de maintenir la perspective d'une augmentation de température de 1,5 degré.

5 ans plus tard, la plupart des pays affichent un bilan mitigé de leur feuille de route établie lors de l'Accord de Paris. 5 ans plus tard, notre écosystème est en danger et il ne nous reste plus beaucoup de temps pour inverser la courbe.