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Longyearbyen, la ville qui se réchauffe le plus vite sur Terre

Energy Observer est en passe de devenir le premier navire au monde à rejoindre le cercle polaire arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. 2,400 milles d’une navigation historique à parcourir entre St Pétersbourg et le Spitzberg, destination emblématique à plusieurs égards.

Cette île de l’archipel norvégien du Svalbard subit de plein fouet les effets du changement climatique, plus que n’importe où sur la planète. Un phénomène qu’Energy Observer va documenter durant son Odyssée.

Capitale du Svalbard posée sur le Spitzberg, l’île principale de l’archipel, Longyearbyen doit son existence à l’extraction du charbon. Et son nom à l’homme d’affaires américain qui créa la ville en 1906. Ironie du sort, celle qui a fourni plus de 20 millions de tonnes de charbon en un siècle apparaît aujourd’hui ni plus ni moins comme la ville qui se réchauffe le plus vite sur Terre. Une conséquence directe du changement climatique.

À 78° de latitude et seulement 1.300 km du pôle Nord, la ville se situe dans la zone des climats polaires. Là-bas, il fait nuit pendant presque quatre mois de l’année. Des températures négatives sont généralement enregistrées d’octobre à mai. Le sol, quant à lui, est gelé tout au long de l’année. On parle de permafrost. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est interdit de mourir à Longyearbyen. Les corps ne peuvent pas s’y décomposer et les virus y restent conservés.

Mais un rapport intitulé « Climate in Svalbard 2100 » publié en février 2019 par l’Agence norvégienne pour l’environnement révèle que les températures à Longyearbyen ont augmenté de 3 à 5 °C depuis le début des années  1970 ! C’est deux à trois fois plus que dans le reste du monde. Pire, si les émissions de gaz à effet de serre devaient se poursuivre au rythme actuel, la ville — et le reste de l’archipel — pourrait se réchauffer de 10 °C avant la fin de ce siècle.

Une vie quotidienne bouleversée

Avec des conséquences directes que les quelque 2.000 habitants de Longyearbyen expérimentent déjà. Ainsi la fonte du permafrost — jusqu’à près de 3 mètres sous la surface contre 1 seul mètre il y a seulement 5 ans —, les avalanches et les coulées de boues, mais aussi les glissements de terrain menacent aujourd’hui les habitations souvent construites à flanc de montagne.

Pour sauver certains bâtiments, des travaux de fortification des fondations ont été entrepris. Coûteux et finalement peu efficaces sur un permafrost en dégel. Alors les maisons les plus à risque sont démolies. Leurs habitants n’ont pas d’autre choix que de trouver à se loger ailleurs. Pas facile au Spitzberg où le parc locatif est extrêmement limité.

Une question de survie, pourtant, dans cet environnement qui reste extrêmement rude. Et après la triste avalanche qui a fait deux morts ici en décembre 2015. 5.000 tonnes de neige s’étalant sur une largeur de 200 mètres se sont abattues sur la ville. La première fois qu’une avalanche s’aventurait aussi loin. Selon le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, il ne s’agit là que du début des changements « dévastateurs » que la région doit s’attendre à subir dans les années à venir.

Notre série sur le Spitzberg

[Objectif Spitzberg] L’épicentre du changement climatique

[Objectif Spitzberg] La fonte des glaces, quelles conséquences ?

[Objectif Spitzberg] Au Svalbard, mémoire de 13 000 ans de biodiversité

Pour aller plus loin sur le Spitzberg

Welcome to the fastest-heating place on Earth – The Guardian

Pourquoi le réchauffement climatique empire la crise du logement au Svalbard ? – Radio France Internationale

Five years of record warmth intensify Arctic’s transformation – Nature

Climat. Le changement climatique envoie l’Arctique en “terrain inconnu” – Courrier International